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Assurance vie : les fonds responsables sont ils rentables ?

ISR Assurance vie
31/01/2024
Alors que les rendements des fonds se dévoilent pour l’année 2023, les questions et les réponses se multiplient concernant les performances des fonds labellisés. On fait le point sur les différentes études et évolutions.

Le vent en poupe

Les produits labellisés connaissent un fort développement depuis ces dernières années. En Europe, en juillet 2023, plus de 2 500 fonds disposaient d’un label, selon Novethic, avec un encours sous gestion globale de 1 307 milliards d’euros. C’est encore trop peu par rapport aux 19 000 milliards d’encours européens. Mais les investissements responsables progressent, bon an mal an, depuis 25 ans.

Et le label ISR français est l’un des plus forts. Sur les 28 milliards collectés par les fonds labellisés en 2022, la moitié l’était par les fonds ISR. Il est le plus répandu dans l’Union européenne avec 783 milliards d'euros d’encours à fin juillet 2023 pour 1 354 fonds labellisés.

Pour améliorer la démarche, le ministère de l’économie a refondu le label pour en exclure toute entreprise impliquée dans l’exploitation d’énergies fossiles : gaz, pétrole et charbon. Ainsi, plus d'un tiers des fonds actuellement répertoriés sont concernés par le resserrement des critères d'éligibilité en raison de leur exposition aux actifs en énergie fossile. Ceci se traduira soit par un déréférencement de fonds entiers, soit par un arbitrage des gestionnaires de fonds qui se délaisseront des valeurs incompatibles avec les critères et les conditions du label ISR.

Car le public souhaite pouvoir investir en toute confiance.

Un travail de formation et de conseil

Pour François Faure, agent général Axa A2P à Avignon, « La connaissance de nos clients sur ces sujets est rudimentaire ». Cependant, ils sont réceptifs à ces investissements : « Quand j’explique qu’un fonds ISR peut être aussi sûr qu’un fonds carboné, il est rare de rencontrer une opposition pour privilégier l’investissement responsable. » Car la performance est-elle vraiment ce que cherche les Français, réputés être des investisseurs timides ? Pour François Faure la réponse est nette : « Pour le client, la sécurité prime sur la rentabilité ».

Encore faut-il être capable d’en parler car beaucoup de formations demeurent trop théoriques, se concentrant sur le principe du label plutôt que sur ses opportunités « L’important est que nous, agents généraux, expliquions correctement tout cela à nos assurés et que nous y soyons formés commercialement (plutôt que philosophiquement) » poursuit François Faure.

Tous les publics n’ont pas la même appétence : les nouvelles générations sont plus sensibles à ces sujets et veulent éviter le greenwashing. Mais ils souffrent d’un manque de connaissance et nourrissent une certaine méfiance envers la « finance ». Il est donc nécessaire de mettre en avant la formule gagnant/gagnant pour que les agents généraux et les assurés s’engagent ensemble dans cette transition.

D’autant que les études se multiplient et sont plutôt rassurantes.

Des fonds comme les autres

En novembre 2022, la Banque centrale européenne (BCE) a publié une étude qui révélait que les fonds ESG et responsables avaient mieux résistés au covid en mars 2020 que les fonds plus classiques. En effet, ils connu une décollecte moindre et ont rebondi plus fortement par la suite.

Ce qui ne les empêche pas de subir la conjoncture. En 2022, année difficile pour tous les fonds la performance moyenne de l’ensemble des fonds labellisés européens fut négative avec -14,09 %.

En 2023, selon Morningstar, les fonds ESG ont connu une performance de 20,8 %, contre 23,9 % pour les fonds conventionnels. Si l’on regarde le verre à moitié vide, les fonds durables sont moins attractifs. Si l’on regarde le verre à moitié plein, le bilan est plus fourni. Leur performance s’est normalisée, ce qui casse deux idées reçues : investir sur un fond durable se traduirait par une perte ou une sous-performance marquée ; investissement durable et performance sont incomptables.

Seule différence d'importance, les fonds responsables financent souvent des projets à long voire très long terme ; une temporalité à laquelle les investisseurs ne sont plus habitués.

Ce qu’il faut retenir, c’est que les fonds labellisés sont des produits encore jeunes, qui intègrent petit à petit les habitudes d’investissement des Français et des Européens. En France, leur définition se fait plus précise et plus pertinente.

Mais pour que les réseaux d’agents généraux s’en empare il reste beaucoup à faire. Les formations sont encore trop théoriques expliquant les principes et le fonctionnement mais négligent l’opportunité commerciale que cela peut représenter pour des assureurs de proximité dans leurs relations avec leurs clients.

Tous ces points qui seront abordés lors de la Convention climat agéa 2024 du 28 mars à laquelle nous espérons voir les agents généraux spécialisés en vie pour défendre le futur de leur métier.